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LES FORCES EN PRÉSENCE ET RENCONTRE AVEC TROIS SKIPPERS !

Dernière mise à jour : 31 mars 2023

La flotte de cette seconde édition du Défi Atlantique affiche clairement deux facettes, deux visages, deux profils avec en premier celui des nez ronds, gros nez ou scows, de l’évolution récente de la Class40, voiliers planants redoutables aux allures travers au vent. Au regard des performances affichées dernièrement par ces nouveaux designs, on peut, sans trop s’avancer, imaginer que le vainqueur de cette seconde édition se trouve parmi l’un des 8 voiliers construits selon ces préceptes. Les 5 autres voiliers de la flotte, dits « pointus », joueront crânement leur chance en fonction des schémas météos à venir, et trouveront eux-aussi matière à rivaliser entre bateaux de même génération. Deux courses dans la course donc, et de nombreux duels en perspectives où la hargne, la résilience, l’obstination clairvoyante des équipages seront à n’en pas douter les facteurs décisifs. Petite revue d’effectifs…


Les Italiens en force

Les trois leaders du classement du championnat Class40 sont réunis dans la darse de Pointe-à-Pitre, prêts à en découdre une nouvelle fois. Difficile de ne pas les mentionner à l’heure des pronostiques d’arrivée à Horta, voire à La Rochelle en Charente-Maritime. Ibsa Group, à l’Italien Alberto Bona, est l’un des derniers nés de la classe. Un Mach40.5 dernier cri, qu’Alberto a mené à la 8ème place de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe en novembre dernier. En s’adjoignant les compétences d’un Pietro Luciani et de l’étonnant espagnol Pablo Santurde, l’équipier porte bonheur de la classe, il se donne à l’évidence tous les atouts pour revendiquer le statut de favori. Un statut qu’il doit naturellement partager avec bon nombre de prétendants, au premier rang desquels un autre italien, Ambrogio Beccaria (Alla Grande Pirelli). Dessiné par un Italien (Gianluca Guelfi), construit en Italie, financé par des partenaires italiens, ce projet Azzuri en impose. Ambrogio étonnait en novembre dernier tous les spécialistes en signant une deuxième place dans la dernière transat en solitaire, à bord d’un voilier tout juste mis à l’eau. Tenace, hargneux et inspiré, Ambrogio est le Marco Verrati de la course au large. Il embarque son architecte Gianluca et un autre italien, Alberto Riva, qui seront déterminants à l’heure de gommer les rares défauts de son scow.

Eminemment Internationale, la Class40 se devait d’aligner quelques sujets de la couronne Britannique dans ses épreuves. Brian Thompson et Allister Richardson seront les Anglais de service de ce Defi Atlantique. Les deux hommes mèneront leur Mach 40.4 Tquila à fond, ravis de jouer les trouble-fêtes à bord du voilier que le Suisse Simon Koster avait mené en 4ème position sur la ligne d’arrivée de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe.



Et les Français ?

Ils sont présents en nombre et en mesure de l’emporter. Le nom de Ian Lipinski revient sur toutes les lèvres à Pointe-à-Pitre. Son Max 40 Crédit Mutuel est au fait de son développement et de son potentiel. Il aura pour faciliter son expression, aux côtés de Ian, deux équipiers de très haut vol avec Antoine Carpentier, deuxième du Défi Atlantique en 2019, et Rémi Fermin. Axel Tréhin dispose lui aussi avec Project Rescue Ocean, d’un Max 40 performant. 3ème de la Caribean 600 en début d’année, et malgré une préparation ralentie par quelques soucis de gréement, il sera, avec Arno Biston et Laurent Pruvost aux commandes, parfaitement en mesure de se mêler aux combats d’avant-garde. Erwin Le Draoulec hérite un peu au débotté d’un bateau flambant neuf, le plan Verdier Everial. Il partage avec Marc Lepesqueux (Curium Life forward) et son Lift de 2022 les bonheurs chargés d’incertitudes de l’optimisation en course de leurs montures. A surveiller de près assurément. Jules Bonnier et son Mach 40.3 Nestenn - Entrepreneurs pour la planète se posent volontiers en outsider, opportuniste aiguillon des leaders à l’instar de sa récente performance dans la Caribean 600 (5ème).



Du côté des pointus…

Les pointus. Les voiliers à étrave droite, classiques se voient, depuis l’avènement des scows, affublés de ce pseudo de guerre. S’ils redoutent la comparaison aux allures de reaching, travers au fort vent, ils ont encore de beaux atouts à dégainer dans le petit temps pour certains, au près pour d’autres. Vicitan, le Mach 40 de Olivier Delrieu et Didier Le Vourch est de ceux-là. Il voit dans la complexité du parcours entre contournement de l’anticyclone et trains de dépressions au Nord, de nombreux motifs d’optimisme. Il rivalisera avec un autre plan Manuard, Dopamine sailing Team de Florian Gueguen, skippé par Raphaël Auffret sur la première étape, né lui en 2011. Jean-Baptiste Daramy partage cet optimisme à bord de son plan Botin Chocolat Pariès - Screb parfaitement en capacité de laisser quelques scows dans son tableau arrière. Duel générationnel et qui ne manquera pas de saveurs, celui que se livreront les deux « vintage » de l’épreuve, Yoda de Franz Bouvet, un Akilaria lancé en 2008, et Prendre la mer - Agir pour la forêt, l’autre Akilaria, de 2009 mené par Mathieu Claveau.



Rencontre avec trois marins au départ de la 2e édition du Défi Atlantique

Ian Lipinski - Crédit Mutuel

N° 158 - 13ème de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe

« Nous sommes arrivés il y déjà 8 jours. On est donc fin prêt. Ma seule expérience d’Ouest en Est était sur un bateau de croisière. Il va falloir faire du Nord pour traverser la dorsale au milieu de l’Atlantique. On aura d’autres cellules anticycloniques à traverser avant de trouver des vents d’Ouest. Crédit Mutuel est bon dans la brise au portant, pas mal dans la molle et au final assez polyvalent. Le plus difficile est le portant dans du vent medium. Partir à trois est confortable, ne serait-ce que psychologiquement. Antoine Carpentier nous rejoint pour la saison, y compris la Transat Jacques Vabre. Il a une expérience énorme en Class40 et autres supports. Il est super complet. C’est tranquillisant. Rémi Fermin sera aussi des nôtres. Il travaille avec Sébastien Picaut dans l’optique du nouveau bateau à venir. On va recueillir des automatismes entre Antoine et moi. On va fonctionner de manière collégiale, chacun apportant son ressenti. »



Mathieu Claveau (Prendre la mer, Agir pour la forêt)

N° 89 - 28ème de La Route du Rhum - Destination Guadeloupe

« C’est la première fois que je prépare une course dans les îles. C’est agréable. On a pu tester le bateau et on le retrouve avec plaisir depuis la Route du Rhum. Le format de l’épreuve est sympa et intelligent. L’équipage est l’occasion de faire naviguer mon équipier habituel Christophe Fialon, auquel s’ajoute Lionel Carels, mon employeur et sponsor. Aux Açores, ma compagne Agnès Menu, ancienne de la Mini, remplacera Lionel. Le bateau est spartiate, mais confortable. On va naviguer sagement, prudemment pour ramener le bateau en bon état. On va jouer avec Yoda, le N°65 de Franz Bouvet. On va essayer, notamment dans le petit temps, de laisser quelques bateaux derrière nous. J’avais déjà fait une transat entre le Brésil et Madère et cette route est nouvelle pour nous. On est ravi d’aller à Horta. On va tout faire pour arriver le plus tôt possible et profiter de l’escale. »



Marc Lepesqueux (Curium Life Forward)

N° 187 - 20ème de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe

« On part en double, contrairement à nos adversaires. Ce sera avec Renaud Dehareng, mon équipier et propriétaire, un bon entrainement pour la Transat Jacques Vabre. On termine 4ème de la Caribean 600, on était dans le coup. Notre bateau est flambant neuf. C’est une énorme évolution de la Class40. Les scows sont durs, exigeants, ultra physiques. Ce sont de véritables planches à voile. On navigue très gité, sur la tranche, d’où l’inconfort à vivre. Je connais bien le parcours pour l’avoir pratiqué professionnellement avec des clients. Ce sera moins une course de « chevaux de bois » que sur La Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Il faudra être malin dans le contournement de l’anticyclone. On va partir au près, un près vitesse, une allure que le bateau apprécie. Renaud aime que l’on sollicite le bateau. C’est un athlète, triathlète pour être précis. Il est prêt pour cet exercice. Il continue d’apprendre et d’accumuler de l’expérience en mer. Cette course peut se jouer dès le départ dans les choix de route en bordure de l’anticyclone, et le point de passage très névralgique au sud des dépressions. Renaud Dehareng nous quittera à Horta, remplacé par François Jambou. »





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